Musique " les Corons" remerciement à Pierre Bachelet
  " Mon enfance dans les corons "  



Que diriez vous d'une petite balade dans les corons ?? Suivez moi, je vous y emmène !!

Voici quelques passages d'une partie de mon enfance passée dans le département du Nord. Je suis née en 44 et j'ai passé mes neuf premières années dans les corons. Que de beaux souvenirs ! et quelle belle époque ! La vie sociale n'était pas de premier cru, loin de là ! Mais combien elle était enrichissante et solidaire. Je résidais la première maison de ce quartier dit "Les corons." Un quartier où toutes les habitations se ressemblaient, faites de briques et de tuiles rouges. Prés de chaque porte d'entrée toutes pareilles, se trouvaient des tonneaux sous la gouttière où l'eau de pluie était recueillie pour se laver et faire la vaisselle. Cette eau, je la revoie moussante remplissant les cuvettes pour la toilette et la bassine pour la vaisselle. Il y avait naturellement de l'eau à la pompe un peu plus bas du quartier, à peu prés au centre, celle-ci réservée pour faire la cuisine et pour remplir de grandes lessiveuses pour la lessive. J'allais avec l'un de mes frères chercher de cette eau précieuse. J'aimais y aller car la pompe faisait un bruit charmant que l'on répétait en chœur. Un bruit comme ceci : Hutone, hutone, hutone, hutone. C'était marrant !!

Je garde un chaleureux souvenir de ce temps où nous étions tous égaux. Tous familles d'ouvriers très modestes, voir pauvres. Il y avait une telle entraide que la pauvreté n'y paraissait plus. C'est à dire, on ne s'en plaignait pas.

Je continue ma balade. Le quartier était donc fait de 17 logements, en face des habitations, il y avait ce que l'on appelait les remises ou bâtiments où on y entreposait les réserves, le charbon, les légumes récoltés dans les jardins communs, puis on y élevait aussi quelques lapins pour les jours de fêtes. Derrière ces remises, il y avait les jardins tous semblables et dans chaque jardin était placé non pas des cabanes à jardin mais les commodités avec leur " tinette " que l'on vidait dans des trous qui servaient ensuite d'engrais.Tiens ça me fait penser à la série de " la petite maison dans la prairie " Si, si !! pas vous ??

Des habitants élevaient aussi des pigeons pour faire des concours d'envolée de pigeons. Ils étaient bagués ces petits volatils. Comme c'était beau ! C'était souvent la fête !

Bien que nous étions pauvres, il y avait de l'amusement dans le quartier. Surtout les dimanches. C'était le jour de la semaine le plus beau. Pendant le temps que les mamans préparaient la soupe qui sentait à mille lieux à la ronde, les papas montaient à la hauteur du quartier et chantaient. Ce qu'ils aimaient chanter ces braves hommes. Je me souviens de "Toi ma p'tite folie " Rossignol de mes amour "Il était une fois, une fille de roi, et combien d'autres encore. Je me faisais un régal de les écouter tous les dimanches, c'était ainsi la fête dans le quartier. Les après midi, s'il faisait beau, tous les enfants se réunissaient se tenant par la main en chantant faisant le tour du quartier.

Il n'y avait pas que cela. Lors des ducasses comme on dit chez nous, les mamans restaient à la maison pour préparer des tartes tant que les enfants emmenés par les papas allaient faire des tours de manèges. Mes frères et moi étaient aux anges car papa qui était à la clique des sapeurs pompiers du village avait droit à des billets gratuits. Juste pour faire un tour de chevaux de bois et de balançoires. C'était super !

Je vous parle un peu de l'école, J'ai commencé à la maternelle dés 4 ans. Comme j'aimais l'école ! Sortie de la maternelle, je savais lire, écrire et compter. La maternelle n'était pas loin, mais après, pour aller à la "grande école "comme nous disions, il y avait trois kilomètres à faire à pieds. Il fallait partir tôt. Oui, j'aimais l'école ! J'aurais aimée plus tard en faire mon métier. Toute petites fille, j'y pensais vraiment.

C'est donc jusqu'à l'âge de 9 ans que je suis restée dans ces corons me laissant rêveuse.

Je ne vous ai pas parlé "charbon." Bien que je résidais les corons, il n'y avait pas de mines prés de chez nous. Il y en avait à soixante kilomètres de notre petit village qui se situe au sud du département. Cette région se nomme "La petite Suisse du Nord" tellement c'est beau ! Bref, les mines étaient loin et un marchand de charbons nous livrait chaque semaine. Soit des briquettes, soit des boulets, soit du charbons gras. Je me revois remplir les charbonnières presqu'aussi lourdes que moi à l'époque. Mais quelle joie de se retrouver autour d'un bon feu avec ce pot tout rouge. Et lorsque le feu faiblissait il fallait l'attiser avec le tisonnier. Puis il arrivait parfois pour économiser le charbon; de passer les cendres et d' y recueillir ce que l'on rebrûlait et qui faisait du mâchefer.

Que de souvenirs ! Que de souvenirs ! Je ne vais pas raconter toute l'histoire de mon Nord de l'époque, ce serait trop long ! La suite vous la trouverez en cliquant sur ce lien.

Je terminerai en disant que nous aimions nos corons car nous nous ressemblions tous et toutes. L'entente entre voisins était chaleureuse, solidaire, on savait que l'on pouvait compter sur les uns et sur les autres. Ce que je suis, je le dois à mes parents et à tous ces gens qui m'ont tant apporté.

Je dédie ces lignes en pensant à mes parents et à toutes ces personnes au grand coeur !

Nicole fille du Nord et de la campagne !

         
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